REZVAN ZAHEDI

Rezvan Zahedi commence sa pratique artistique à l’âge de 20 ans, en Iran en photographiant des graffitis contestataires dans la rue dénonçant les discriminations faites aux femmes alors qu’elle ne peut pas exposer librement ses œuvres à cause de la censure et des lois islamiques existantes. En danger, elle s'exile en France.

“ Il s’agit pour moi de proposer une réflexion sur la façon dont nous imposons des grilles de lecture au monde extérieur, celles-ci pouvant être émancipatrices ou au contraire réductrices et oppressives ” .

Le travail de Rezvan, qui combine photographie et calligraphie, porte sur le corps féminin, les identités de genre, et la dénonciation des préjugés et des discriminations qui y sont liées. 

Tradition du graffiti, art engagé, et photographie sont intriqués dans ses séries d’inscriptions - au sens littéral : silhouettes schématiques, phrases ou simples lettres de l’alphabet persan - constituant autant d’interventions sur des espaces intimes relevant de la sphère privée : immeubles d’habitation à l’abandon, corps féminins photographiés en atelier etc. 

S’y rencontrent la présence physique du corps féminin et la matérialité de l’écriture dans des variations autour du travail photographique. 

Il s’agit pour Rezvan Zahedi de “ sortir la femme de la censure, de dénoncer la marchandisation de la femme et de son corps ou encore les mariages forcés de jeunes femmes sans leur consentement ”, figurer et transformer le silence, donner de la voix alors que le “cri de la femme est étouffé par la culture patriarcale”, parler de beauté, de féminité, d’amour, d’émancipation, de liberté.

Rezvan Zahedi est née en 1987 à Booshehr en Iran. Elle vit et travaille à Paris.

En 2023, le magazine Vanity Fair lui a consacre un portrait