Le travail de Jean David Nkot est celui de la résistance, celui du combat que mène un homme face à l'indifférence, les mensonges,

les oublis de la communauté internationale et des gouvernements. Sa démarche artistique est là pour rappeler et interpeller le public

sur les Mots auxquels administrations ou institutions se sont engagées. Ces textes fondateurs rédigés par l'ONU demeurent des colosses aux pieds d'argile. Et de rappeler par exemple cet extrait de l'article 2 : Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu'elle soit, qu'il

s'agisse de l'état de guerre ou de menace de guerre, d'instabilité politique intérieure ou de tout autre état d'exception, ne peut être

invoquée pour justifier la torture. L'ordre d'un supérieur ou d'une autorité publique ne peut être invoqué pour justifier la torture.



Jean David questionne et met en contradiction les mots et les maux de l'homme. Il s'adresse à eux, sans concession, en utilisant une "peinture épistolaire" bien trop grande pour être dissimulée dans une boite aux lettres. On ne saurait taire la vérité !

Il structure sa démarche plastique de timbres postaux, enveloppes, cartes postales, d'installations écrites sur des maisons ou de cartes routières géantes qui constituent un pan de sa création. il nous rappelle que toute résilience passe par l'écrit, il utilise ainsi les techniques d'imprimerie en utilisant la répétition de tampons en pochoir qu'il détourne et qui deviennent, malgré eux, par leur succession infinie l'écho des armes. Les timbre postaux sont détournés.

Le voyage, ici, est sans retour. Ses œuvres ont pour vocation d'affranchir ces portraits de victimes marquées par le sceau de l'apathie

qui caractérise le visage complice du monde. Jean David se penche sur nos blessures, nos plaies profondes, il les cartographie dressant un cheminement qui lie malgré lui les hommes étroitement les uns aux autres, les rendant définitivement humains.