DIEUDONNE FOKOU
METAMORPHOSE
GALERIE CAROLE KVASNEVSKI
06 AVRIL - 11 OCTOBRE 2020
Cheikh Hamidou Kane écrit dans l'Aventure ambiguë : "Quelquefois, la métamorphose ne s'achève pas, elle nous installe dans l'hybride et nous y laisse." C'est dans ce champ du vaste et du possible, que Dieudonné Fokou vit, il se saisit de la matière torturée, blessée...rejetée. il n'a pas peur de la regarder, mieux il se met à l'aimer. Alchimiste, il brule, tort, découpe, soude, colle ces objets abandonnés.
De ce troublant mariage, au delà du recyclage dont il se joue, il questionne sur la fertilité, la sexualité et ses tabous, le conflit qui touche son pays, le gaspillage de l'économie de marché, et enfin ces frontières qui se ferment aux migrants mais qui s'ouvrent à contre courant aux ordures, comme un ultime bras d'honneur à la tolérance et à la fraternité.
Il récupère avec amour les carcasses métallisées, les sacs plastiques qui étouffent notre planète ainsi que "les balles perdues" & les vieux ordinateurs dont on se débarrasse au Cameroun et ailleurs...Là où nombreux sont ceux qui ferment les yeux, Dieudonné inlassablement continue, Il répond de la même manière que Camus dans son essai "le mythe de Sisyphe" face à l'absurde: la révolte.
Qu'il soit sculpteur ou aujourd'hui peintre, il demeure dans un processus de transformation permanente, en utilisant et réutilisant les déchets, il nous montre que l'objet comme la vie organique forme une force cyclique qui amène à la renaissance.
Chaque création est hybride, enchevêtrement de fil de fer qui forme un cortex cérébral, balle qui semble être en arrêt sur image sur un visage en décomposition métallique, maternité constituée d'une mosaïque de plastique...Dieudonné fusionne les genres et les matières.
De ce troublant mariage, au delà du recyclage dont il se joue, il questionne sur la fertilité, la sexualité et ses tabous, le conflit qui touche son pays, le gaspillage de l'économie de marché, et enfin ces frontières qui se ferment aux migrants mais qui s'ouvrent à contre courant aux ordures, comme un ultime bras d'honneur à la tolérance et à la fraternité.