La Marche Invisible


HELENE AMOUZOU

REZVAN ZAHEDI

L'ENTRE DEUX

07/10 - 22/12 2023


GALERIE CAROLE KVASNEVSKI

39 rue Dautancourt, 75017 Paris


7 octobre - 22 décembre 2023

Vernissage le samedi 7 octobre 15h-20h

L’écrivain et poète palestinien Mourid al-Barghouti écrit « Il n’y a pas un exil. Ce sont toujours des exils. » Quand Rezvan Zahedi quitte l’Iran et Hélène Amouzou le Togo, elles fuient un régime politique. Elles n’ont pas respectivement encore 30 ans. Pour ces deux femmes en mouvement, c’est alors une question de vie, de survie. La première s’oppose en photographiant des graffitis de rue dénonçant les discriminations faites aux femmes, la seconde devient opposante politique après une chasse à l’homme dont son mari est la cible.

 

La galerie propose un récit partagé entre invisibilité et combat permanent pour exister.

 

Rezvan et Hélène deviennent des voix et des cris pour toutes celles qui sont forcés au silence, les mots et les images s’entremêlent pour témoigner de leur vécu. Elle transpose leur regard sur l’état du monde, les inégalités, les diverses violences fruits de la politique et de gouvernements liberticides.

 

Rezvan associe photographie et calligraphie dans un art engagé, le corps féminin devient étendard, matière vivante à revendication, elle pose sur l’intime une série d’inscription provenant de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad, d’ouvrages progressistes ou de textes de restrictions discriminatoires. Elle fait acte de résistance. Le visage dissimulé renvoie à l’anonymat, à la censure que subit le corps, son esprit et ses pensées.

 

Hélène par ses autoportraits argentiques compose un carnet intime. Bouleversante, elle fige l’invisible état de solitude de l’exilé, une période durant laquelle la souffrance parcoure son quotidien. Son travail devient Fabrique de nouveaux territoires. Elle crée dans ces photographies un autre pays. Entre deux mondes, Hélène est une apparition, Le corps est flou en double exposition, spectral , il fusionne avec un appartement abandonné, le papier peint de la série "Autoportrait, Molenbeek" est en mutation, déliquescent comme le monde qui l’entoure et qui ne veut regarder de face ses frères, ses sœurs.

 

Hélène et Rezvan n’ont alors d’autre choix que porter de face leur lutte. Le corps est frontal et habité. Dans leur combat, il n’y a pas de concessions, pas de détour. De leurs parcours, elle nous offre avec courage un regard touchant sur des trajectoires aujourd’hui différentes, si Hélène a pu retourner au Togo, pour Rezvan ce chemin est impossible. Elles demeurent des récits de l’exil.



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